another slow train to the coast
[mise au point laborieuse mais néanmois essentielle]
Je n'arrive décidemment plus à profiter de l'instant présent, c'est pas carpe diem, c'est pas vis chaque jour comme si c'était le dernier ou autres foutaises sans nom du même style, il m'est simplement devenu impossible de lire un livre sans me concentrer sur les numéros de pages qui défilent en bas et qui me rapprochent de la page finale dont j'aurais au préalable conscienscieusement noté le chiffre. Je passe mes heures de cours même les plus intéressantes à regarder défiler les minutes sur l'écran de mon portable. Je lutte désespèrement contre ma tendance au mode repeat au niveau musical pour apprendre à savourer le défilement d'un album dans le lecteur laser ou dans les méandres virtuels d'itunes. Si je change continuellement la chanson à l'écoute c'est parce que je ne peux pas me concentrer sur son déroulement, mais parce que j'attends désespèrement de pouvoir écouter la suivante et de profiter des nouvelles émotions qu'elle implique.
Cette prise de conscience est un grand pas, enfin j'espère.
D'autres choses sont apparues récemment, le fait que tout avait été cassé depuis le onze juin en fait, depuis la première trahison de lui-dont-je-n'ai-plus-aucune-nouvelle (à part un blog pseudo-artistique N&B qui m'informe par exemple qu'il a commencé à fumer. ridicule. souvenirs de ses grands discours moralisateurs sur les dangers et le pas-classe de la nicotine). Même si on avait auparavant passé beaucoup de temps à trahir mutuellement les espoirs que chacun plaçait en l'autre. Et les miens n'étaient pas si désespérés juste de-mon-âge et liés au passé de l'époque.
Epoque qui constitue le passé, les fondements d'aujourd'hui, qui doivent d'être dépassés (Iris a encore quelque chose à prouver). Tout ça n'est pas si dur, de grands travaux ont déjà beaucoup avancé. Les problèmes se déplacent simplement et faire face à ce qui m'ennuyait depuis beaucoup d'années m'a juste montré qu'une fois qu'on arrête de s'illusionner avec de faux problèmes qui ne le sont que pour soi, on découvre une vaste étendue de questions en tout genre foutrement plus compliquées. Le choix ne doit pas être (qu')une réaction.