I know I should get next to you
You got a look that makes me think you're cool
But it's just sexual attraction
Not something real so I'd rather keep wackin'
Weezer - Why Bother
de toutes façons, ce n'est pas vrai.
se mettre à écrire ici ne correspond pas forcément à des moments de crise intense mais plutôt d'ennui profond, qui ne valent pas forcément comme moments d'angoisse existentielle (adjectif beaucoup trop présent).
état des lieux :
pour l'instant faille spatio temporelle. partagée entre un chez moi qui a une existence réelle (même si je ne suis pas tout à fait sûre de son existence postale) que je rejoins dimanche prochain pour une plongée dans l'inconnu et un chez mes parents qui se réduit à ma chambre puisque faire un pas implique de réveiller toute la maison. ce fut l'été de la dernière révolte, l'adolescence était loin d'être terminée. néanmoins, j'ai obtenu ce que je voulais (mais à quel prix pour eux -un énorme découvert). j'aurais aimé qu'ils soient un peu plus adultes avec l'argent.
le retour à la vraie vie se fait difficilement, je souffre d'une maladie qui n'est guère originale, difficultés à renouer avec ce qu'on a idéalisé à cause de la coupure et qui n'a sans doute jamais existé. ne plus avoir d'épée de Damoclès c'est embêtant. un peu comme les gens gros qui s'imaginent que leur vie va changer lorsqu'ils seront minces. j'ai gagné, j'ai réussi, j'ai vaincu le grand méchant concours, cela n'a ni réglé mes problèmes avec les gens en général et avec mes parents en particulier -même si ça va pouvoir m'aider. mais sur le long terme. ma vie ne changera pas au premier septembre. de plus, tout ça risque de m'obliger bientôt à faire face à mes paradoxes - je vais devenir fonctionnaire. pourquoi. comment. et surtout, rembourser six ans à l'Etat.
je projette dans Flaubert, j'ai des rêves d'adultère pertubés et pertubants. hésitant à franchir le pas, je compose avec moi même d'une manière qui en temps normal devrait me révulser. mes dix huit ans, l'année des compromis ?
Why bother? it's gonna hurt me
It's gonna kill when you desert me
This happened to me twice before
It won't happen to me anymore
ça m'embête de penser ça là maintenant. tout a commencé trop bizarrement et trop inégalement (et dire qu'il s'agit de mon conseil absolu en mode conseillère conjugale : NE JAMAIS quand le garçon est trop amoureux et toi pas). ce n'est pas forcément rédhibitoire, simplement il faut changer maintenant. tout en sachant que dans une semaine, je renoue par la force des choses et par ce qui au fond, peut apparaître à la fois comme une épreuve de la vocation (est-ce que je veux vraiment faire de et dans la littérature) et une stratégie réussie d'évitement (terme qui n'est sans doute pas français - trop difficile de mener une vie d'étudiante fauchée quand on est trop névrosée sur ce qui est de l'apparence et de la consommation -alors pourquoi se marier avec un communiste ?) -le bout de la phrase arrive enfin- avec le grand méchant monstre de la relation à distance. flippant.
Why do we sickly destroy stories we built
Why do we spoil love that we tought we believed in ?
Venus - Love and loss
Néanmoins cette fois-ci, je n'ai pas de pulsions auto-destructrices clairement définies. Il est très fort, puisqu'il arrive à canaliser toutes mes propensions à l'obsession sans avoir pour autant envie de partir en courant. Pourtant, j'ai pleuré, j'ai tempêté, suis passée par des phases de rejet assez fortes. Peut être qu'il est trop toujours là. même si je suis positivement chiante (non, je ne dis pas ça par fausse modestie). mais là, tout est trop installé. ma capacité à embêter est neutralisée par une patience infinie, ce qui permet de guérir les symptômes mais ne s'attaque pas au fond du problème.
tout ça a mûri sans avoir beaucoup évolué.